La vieille ville de Genève : Les 10 lieux incontournables à visiter

La vieille ville de Genève regorge de curiosités qui sauront vous étonner. Vous découvrirez dans cet article, la Genève historique et son patrimoine, loin de l’image de luxe que possède la ville.

Quels sont les lieux à voir dans la vieille ville de Genève ?

1. La Tour de l’Île :

Située à l’entrée de la vieille ville, sur l’Île qui se trouve au milieu du Rhône, la Tour de l’Île trouve ses origines au XIIIe siècle. En effet, cette tour faisait autrefois partie du château de l’Île, qui avait été construit peu avant 1219, sur l’ordre d’Aymon de Grandson, évêque de Genève de 1215 à 1260.

Ce château avait pour but d’empêcher les invasions savoyardes dans la ville de Genève, en contrôlant l’accès à la ville depuis le Rhône. Le château se composait d’un quadrilatère de murailles au milieu duquel se trouvait le logis. La tour était accolée a la muraille et servait à surveiller le pont permettant de traverser le fleuve.

La Tour de l'Île accolée à un immeuble
La Tour de l’Île accolée à un immeuble

 

Confirmant les craintes qui avaient motivé sa construction de l’édifice, le château fut ensuite attaqué par le comte de Savoie en 1287, qui en prit la possession après avoir fait le siège du bâtiment pendant quatorze semaines.

Le démantèlement du château débuta en 1530, car ses pierres furent réemployées pour l’agrandissement des remparts de Genève. Cet agrandissement avait pour but d’incorporer à la cité fortifiée, le bourg de Saint-Gervais.

Ensuite, en 1538, la grande tour est réaménagée en beffroi urbain et une horloge y est installée. Puis en 1677, il est décidé de démolir totalement le château qui avait subit plusieurs incendies. Cependant la tour échappa à la démolition grâce à sa fonction de beffroi.

L’horloge actuelle de la tour de l’Île
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Vers 1860, cette tour était doté de 3 horloges qui servaient aux voyageurs qui prenaient le chemin de fer, car à cette époque les heures de Genève, Berne et Paris étaient différentes de plusieurs minutes.

Ensuite, à la fin XIXe siècle, la tour fut menacée de destruction avec le réaménagement urbain du quartier. Cependant, le sauvetage et la restauration de la tour furent obtenus grâce à un vote populaire organisé le 19 décembre 1897. Néanmoins, la manière dont fut effectuée la rénovation fut ensuite sujet à des controverses. En effet, voici ce qu’indiqua par la suite, Louis Blondel, le premier directeur du service archéologique cantonal de Genève  : «Au lendemain de la votation référendaire du 19 décembre 1897 qui décidait sa conservation, elle fut réparée et surtout transformée. On lui accola un immeuble de style déplorable et même on dut la relever d’un étage pour qu’elle ne parût pas écrasée par les constructions voisines.» (Voir revue: La tour et le château de l’Île,  Genava XV, 1937).

 

2. L’Hôtel de ville de Genève :

Situé au cœur de la vieille ville, l’Hôtel de Ville de Genève fut construit au XVe siècle. C’est ici que siège le gouvernement du canton de Genève. Ce bâtiment abrite également la fameuse salle de l’Alabama, où le 22 aout 1864 s’est tenue la première Convention de Genève, qui est à l’origine de la Croix-Rouge internationale.

La cour intérieure de l’Hôtel de ville de Genève

 

Cet Hôtel de Ville a la particularité d’être doté d’une rampe monumentale sur plan carré, qui est unique en son genre. Elle fut construite entre 1555 et 1578 par Pierre Desfosses. Puis, le chantier fut ensuite poursuivi par Nicolas Bogueret, qui acheva la rampe vers 1584. Cette rampe possède une pente douce, sans paliers aux angles, ce qui permettait d’accéder aux étages supérieurs de l’Hôtel de Ville à cheval !

La rampe monumentale sur plan carré

 

Le bâtiment carré qui compose la rampe, est percé d’ouvertures en demi-arc brisé et l’intérieur du bâtiment est composé de voûtes sur croisées d’ogives.

L’intérieur de la rampe, sans paliers et avec voûtes sur croisées d’ogives

 

On accède à cette rampe, par un imposant portail à fronton et à colonnes cannelées, qui est daté de 1556.

Le portail permettant d’accéder à la rampe

 

3. L’Ancien Arsenal :

L’Ancien Arsenal de Genève se trouve face à l’Hôtel de Ville. Ce bâtiment abrite aujourd’hui les Archives d’Etat.
À l’époque romaine, cet endroit était le lieu d’un marché en plein air, qui fut ensuite couvert en 1588, avec l’ajout d’arcades sur lesquelles un grenier à blé a été construit.
Ensuite, ce lieu a été est transformé en dépôt militaire de 1720 à 1877.

L’Ancien Arsenal

 

Sous les arcades de l’Ancien Arsenal se trouvent cinq canons d’époque, identiques à ceux qui défendaient autrefois les remparts de la ville. Sur les murs de la partie basse de l’arsernal, vous pourrez aussi remarquer trois fresques, signées Alexandre Cingria, qui représentent des périodes-clés de l’histoire de la cité de Genève : l’arrivée de Jules César en 58 av. J.-C., les foires du Moyen-Âge et l’accueil des réfugiés huguenots après la Révocation de l’Édit de Nantes.

Les canons et les fresques de l’Ancien Arsenal

 

4. La Maison Tavel :

La Maison Tavel est la plus ancienne demeure privée genevoise. Elle fut au cours de son histoire, détruite par un incendie en 1334, qui n’épargna que ses caves, mais fut rebâtie peu de temps après (durant le XIVe siècle), pour en faire une maison forte, qui avait la fonction de palais urbain. La maison était alors flanquée de deux tourelles d’angle, cependant l’une des deux tourelles fut détruite en 1680.

La Maison Tavel

 

La Maison Tavel abrite depuis 1986, le Musée d’histoire urbaine et de la vie quotidienne de Genève. Dans lequel vous pourrez voir des gravures, cartes, maquettes, peintures, mobilier et objets divers témoignant du passé de Genève. Des salles du musée ont été reconstituées en appartements du XVIIIe et du XIXe siècle.

Le lieu abrite également le Relief Magnin, qui est le relief historique le plus grand de Suisse. Il permet d’avoir une vue d’ensemble de ce a quoi ressemblait la cité de Genève, avant la destruction de ses fortifications en 1850.

 

5. La cathédrale Saint-Pierre de Genève :

La construction de l’actuelle cathédrale Saint-Pierre débuta en 1160, sous le commandement du premier prince-évêque de Genève : Arducius de Faucigny. De style romano-gothique, la construction de la cathédrale s’achèvera à la fin du XIIIe siècle, à l’exception des tours.

Cependant, entre 1289 et 1300, le lieu est transformé en une citadelle défensive car la cathédrale est placé au cœur des conflits qui opposent les seigneurs locaux. L’office religieux cesse d’y être célébré et le bâtiment est endommagé par les pierres catapultées depuis le Bourg-de-Four. L’édifice sera également endommagé par les nombreux incendies qui ont lieu au XIVe siècle.

La cathédrale Saint-Pierre, au centre de la vieille ville de Genève

 

Ensuite, le chœur, la croisée du transept et la travée seront reconstruits en 1444 et le vaisseau central en 1449.

L’intérieur de la cathédrale Saint-Pierre

 

Au XVIe siècle, avec l’arrivée de la Réforme protestante, le devenir de la cathédrale est bouleversé. Le 8 août 1535, Guillaume Farel y prêche la Réforme pour la première fois. Le même jour, durant les vêpres, des iconoclastes dévastent la cathédrale en brisant les statues et en détruisant tout le mobilier, ainsi que les ornements liturgiques et en lacérant et en badigeonnant les images qui n’étaient pas en conformité avec le nouveau culte réformé. Suite de cet événement, le Conseil décida le 10 août 1535, de suspendre la messe provisoirement. Cette précaution ne sera en réalité pas relevée, et la messe catholique, sera ainsi abolie. La Réforme sera officielle à Genève le 21 mai 1536. Par la suite, Jean Calvin, prêchera dans la cathédrale durant 23 ans.

Au XVIIIe siècle, la partie occidentale de l’édifice menaçait de s’effondrer, la décision est prise de réaliser une nouvelle façade dans la style néoclassique, à la place de la façade romane. Elle fut réalisée entre 1752 et 1756, par l’architecte Benedetto Alfieri.

La façade néoclassique de la cathédrale Saint-Pierre

 

Ensuite en 1895, la tour Nord fut reconstruite et une flèche moderne fut mise en place.

La flèche de la cathédrale

 

6. La chapelle des Maccabées :

La chapelle des Macchabées se trouve à l’intérieur de la cathédrale Saint-Pierre, à droite de l’entrée principale. Cette chapelle qui fut réalisée vers 1400-1405 à l’initiative du cardinal Jean de Brogny, est l’expression du gothique flamboyant. Les voûtes de l’abside comportent notamment un concert d’anges, datant du XVe siècle.

La chapelle des Macchabées dans la cathédrale Saint-Pierre

 

De 1878 à 1888, l’architecte Louis Viollier, dirige des travaux en sous-sols de la cathédrale et la restauration de la chapelle des Macchabées. C’est durant cette période que le concert d’anges fut restauré, d’après le décor original du XVe siècle, par l’artiste-peintre genevois Gustave de Beaumont. Tandis que, le peintre en bâtiment, Arnold Köhler s’est chargé des autres peintures de la chapelle.

Ce lieu était autrefois nommé « chapelle de la Vierge », avant de s’appeler chapelle des Macchabées, en raison de la présence possible de reliques des frères Macchabées, qui sont des frères juifs ayant vécu au IIe siècle av. J.-C. et qui se sont révoltés contre la dynastie grecque des Séleucides.

Vue sur les voûtes peintes et le concert d’anges dans l’abside

 

Pour l’anecdote, il est intéressant de noter la présence d’une chapelle faisant allusion aux Macchabées dans cette cathédrale reformée. En effet, l’histoire des frères Macchabées est issue des Livres des Macchabées. Livres qui faisaient autrefois partie de toutes les bibles latines et orthodoxes. Mais ces livres ont ensuite étés supprimés des bibles protestantes, au XIXe siècle, par la British Bible Society. Alors que précédemment, au XVIe siècle, Martin Luther avait considéré ces livres comme n’étant pas d’inspiration divine. Mais, les avaient tout de même fait conservé en annexe dans la bible, car il les considéraient comme bons à lire pour leur historicité. De nos jours, les Livres des Macchabées restent absents de la plupart des bibles protestantes, mais ont étés conservés dans les confessions catholiques et orthodoxes.

Un culot figuratif dans la chapelle

 

7. La place du Bourg-de-Four :

Sur le lieu occupé aujourd’hui par la place du Bourg-du-Four, se trouvait autrefois un forum romain, qui était situé hors les murs de la cité. C’est aussi au Bourg-de-Four que s’élevait le château de Gondebaud, roi des Brugondes, mort en 516.
Ensuite au Moyen Âge, le lieu fut un emplacement de marchés et de foires.

Il est possible de voir que les derniers étages des maisons qui sont présente sur cette place ont une architecture qui varie légèrement du reste des bâtiments. Cela provient du fait que ces maisons ont été surélevées à partir du XVIe siècle, afin d’accueillir les réfugiés protestants qui affluaient de toute l’Europe.

Une des maison de la place du Bourg-du-Four, il est possible de voir que les fenêtres de la partie supérieure n’ont pas la même architecture qu’aux étages précédents

 

8. Les passages de la vieille ville de Genève :

Ruelles ou escaliers escarpés, la vieille ville de Genève dispose de plusieurs passages,qui sont hérités du Moyen-Âge et de la Renaissance. Dont notamment, le passage des Degrés-de-Poules qui est un escalier en partie couvert; construit en 1554. Cet escalier est situé au centre de la cité de Calvin, il relie la Cathédrale Saint-Pierre à la place du Bourg-de-Four.

Le passage des Degrés-de-Poules

 

Le nom des Degrés-de-poules vient probablement de l’aspect du passage, notamment la raideur des marches, qui sont comparable à celles que l’on peut trouver dans les poulaillers.

 

9. La tour de l’horloge du Molard :

L’actuelle place du Molard, était autrefois un port ouvert sur le lac. La tour du Molard fut construite durant la guerre de 1589 contre la Savoie et faisait partie de l’enceinte qui entourait la ville et qui protégeait le port du Molard.
Les historiens ont deux points de vue concernant la fonction de cette tour, certains disent qu’elle servait à défendre le port et d’autres disent que la tour fut dès le départ construite afin d’accueillir une horloge, sans vocation militaire, malgré le fait qu’elle fut construite à l’emplacement des remparts.

La tour du Molard

 

Reconstruite sous sa forme actuelle en 1591, elle fut ornée de frises peintes et d’armoiries des principaux acteurs de la Réforme, ainsi que d’une plaque sculptée à la gloire de « Genève, cité de refuge ».

 

10. Le carillon du passage Malbuisson :

Située dans la galerie Jean-Malbuisson, qui se trouve entre la rue du Marché et la rue du Rhône, l’horloge Malbuisson et son carillon offrent aux passants un superbe spectacle visuel et sonore.

Le carillon du passage Malbuisson

 

Ce carillon musical équipé d’automates fut réalisé en 1962 par l’horloger Edouard Wirth.
Pendant 2 minutes, toutes les heures, le carillon s’anime au rythme des 16 cloches, avec 42 personnages de bronze et 13 chars qui défilent et reconstituent l’histoire de l’Escalade, qui est un moment clé de l’histoire de Genève.

 

Où loger pour visiter la vieille ville de Genève ?

L’Hôtel Les armures : Si vous êtes féru d’Histoire et de patrimoine, avec un budget élevé, cet hôtel est probablement idéal pour vous. En effet il se trouve au cœur de la vieille ville dans un bâtiment historique datant du XVIIe siècle. Les chambres et les suites sont décorées dans une ambiance historique, mêlant le bois, la pierre et des équipements contemporains. L’hôtel Les Armures dispose également d’un restaurant avec des salles historiques contenant des armures de chevaliers. Vous y découvrirez des spécialités authentiques de la cuisine suisse, comme la fondue, la raclette ou le rösti.

Le Ruby Claire Hotel Geneva : Situé à moins de 3 minutes à pied de la vieille ville, cet hôtel cosy et moderne sera vous satisfaire pour un budget raisonnable pour une ville comme Genève.

L’Hôtel de Genève : Cet hôtel situé à moins de 5 minutes à pieds de la vieille ville propose une excellente prestation, avec des chambres avec du mobilier en bois dans le style alpin, pour un bon rapport qualité prix.

Si vous avez un budget plus restreint et que vous souhaitez passer la nuit pour moins de 100chf/100€, le bon plan est de prendre un hôtel du côté de Annemasse, qui se situe en France à la frontière avec Genève et ensuite de prendre le tram à Annemasse, pour rejoindre le centre-ville de Genève en 25 minutes.

 

Conclusion :

La vieille ville de Genève possède de nombreuses merveilles cachées à découvrir. En effet, chaque lieu vous dévoilera un pan de l’histoire de la ville !

Si vous passez plusieurs jours à Genève, n’hésitez pas également à voir notre article sur les lieux à visiter autour de Genève.

 

Accès :

Genève est accessible en train depuis toutes les grandes villes de Suisse et de la Région-Auvergne-Rhône-Alpes en France, et en TGV Lyria depuis Paris.

 

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