La chantepleure, un arrosoir médiéval à découvrir !

Chantepleure est le nom donné à un arrosoir en terre cuite du Moyen Âge. Ce nom poétique provient du son qui est émis par cet objet lorsqu’on le remplit, puis lorsqu’on le vide. En effet, lors du remplissage de la chantepleure qui se réalise par immersion dans l’eau, cet arrosoir émet de nombreuses bulles on dit alors qu’il « chante ». Ensuite, lors de l’arrosage, lorsque cet objet se vide, on dit qu’il « pleure ». La fonction de la chantepleure était d’arroser délicatement les plantes fragiles et les semis.

À quoi ressemble une chantepleure ?

La face inférieure, d’une chantepleure possède de multiples petits trous, c’est par ici que s’échappe l’eau. Le but de la chantepleure est d’imiter la délicatesse de l’arrosage effectué par une pluie légère.

Face inférieure de la chantepleure

 

La chantepleure possède également un orifice au niveau de sa partie supérieure. Ce qui permet de remplir l’arrosoir quant on l’immerge dans un sceau d’eau ou un bassin. Ensuite, lorsque l’on sort l’objet de l’eau, il faut boucher cet orifice avec son pouce, ce qui a pour effet d’empêcher à l’eau de s’échapper par les multiples trous de la partie inférieure, car l’eau est maintenue dans la chantepleure par la différence de la pression de l’air qui s’exerce entre l’intérieur et l’extérieur de l’arrosoir.

La partie supérieure de la chantepleure, munie d’un orifice
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Réalisation d’une chantepleure :

Avant de voir en vidéo la démonstration du fonctionnement d’une chantepleure, regardons d’abord la méthode de fabrication de la chantepleure qui est présentée en photos dans cet article.

En effet, les chantepleures étant des objets archéologiques, elles se trouvent aujourd’hui principalement dans des musées. Il a donc fallu pour cet article, trouver une solution afin de pouvoir vous en présenter une en photos, puis vous montrer son fonctionnement en vidéo.

Pour cela, il a donc fallu faire appel à la technique d’impression 3D. En effet, contrairement aux apparences la chantepleure présentée dans cet article n’est donc pas en terre cuite mais en plastique imitation terre cuite ! Celle-ci à été donc été réalisée à partir de l’impression 3D, puis a été décorée la main pour lui donner plus de réalisme.

 

– Voici quelques étapes de sa fabrication :

Tout d’abord il a fallu notamment utiliser des enluminures, afin de savoir à quoi ressemblait une chantepleure.

Enluminure d’un manuscrit daté vers 1457 avec la représentation d’une chantepleure

 

À partir de ces enluminures et de photos de vraies chantepleures, un « dessin en trois dimensions » d’une chantepleure à été réalisé sur ordinateur.

Modèle 3D réalisé sur ordinateur à partir de l’enluminure à l’aide d’un logiciel de CAO

 

Dans un second temps, ce « dessin » a été converti à l’aide d’un logiciel en données pouvant êtres comprises par l’imprimante 3D. Ensuite, l’imprimante 3D a réalisé l’objet en déposant de fines couches de plastique fondues les unes sur les autres.

Impression 3D de la chantepleure à l’aide d’une imprimante 3D

 

Une fois l’impression terminée, la chantepleure est ensuite décorée à la main.

Réalisation du décor de la chantepleure
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Le résultat final

Si cette technique donne une impression visuelle de véritable poterie, la prise en main de l’objet et sa très grande légèreté ne dupera cependant pas grand monde.

 

La démonstration du fonctionnement d’une chantepleure :

S’il est vrai que le plastique à imitation terre cuite utilisé pour réaliser la chantepleure permet d’obtenir une belle apparence pour présenter l’objet, il est cependant peu résistant à l’eau. Cependant pas de panique, un second modèle à également été imprimé en 3D dans un plastique plus résistant à l’eau pour permettre de montrer le fonctionnement de la chantepleure.

Les chantepleures imprimées en 3D, avec un modèle de couleur orange plus résistant à l’eau

 

Voici ci-dessous une vidéo de démonstration du fonctionnement de la chantepleure :

 

 

En conclusion :

Cet arrosoir est une belle découverte, permettant de découvrir la poésie se dégageant du jardin médiéval. Il ne vous reste plus qu’à aller voir un potier pour lui demander de vous réaliser un véritable exemplaire de chantepleure !

 

Pour aller plus loin :

– L’impression 3D, une technologie utile, mais en retard sur la plan environnemental :

Si l’impression 3D peut s’avérer utile, comme ici pour reconstituer des objets historiques, son impact environnemental est plutôt mauvais. En effet, même si la matière plastique utilisé pour l’impression 3D n’est pas forcement issue du pétrole et peut provenir de bio-plastique, qui est créé à partir d’amidon de maïs (comme c’est le cas pour les chantepleures réalisées ici). Il faut savoir que de nombreux fabricants de « bio-plastiques » se fournissent avec un amidon qui est issu de maïs OGM provenant d’Amérique du Nord.

De plus, en fouillant dans les documentations de ces fabricants de consommables plastiques, il est possible de voir que ces derniers testent souvent la toxicité des vapeurs émises par leurs produits, sur des animaux (il s’agit des vapeurs dues au processus de l’impression 3D, le plastique étant chauffé pour permettre la réalisation d’objets 3D).

Les problèmes cités ci-dessus, pourraient cependant être facilement réglés, par la mise en place d’une législation au niveau de la France et de l’Europe !

 

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3 réflexions sur « La chantepleure, un arrosoir médiéval à découvrir ! »

    1. Vous me faite découvrir quelque chose, je ne connaissais pas les Ollas ! Effectivement cela ressemble beaucoup aux chantepleures, même si la fonction n’est pas tout à fait identique.
      Pour la modélisation 3D, cela est plus simple qu’il n’y paraît, puisqu’il faut seulement dessiner le profil de la poterie en 2D, puis choisir un axe autour duquel le profil s’applique à 360°.

      1. Merci pour votre réponse, je n’avais pas du tout imaginé que la modélisation se faisait en faisant pivoter un plan 2D. Effectivement ce n’est pas le même fonctionnement qu’un Ollas, même si les apparences sont proches 🙂

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